Pluie froide d'automne

Achool, Drug and sex [cimetiere]<<<<<

Ren était perdu. C'était le cas de le dire. Il ne savait pas, ne savait plus. Toute cette nouvelle vie avait débuté bien trop vite. Il n'avait pas pirs le temps de connaitre les gens et voila que ca lui retombait sur le nez. Etre un Dom Juan, ca n'avait pas que de bons côtés. Il avait été piégé par son plus grand secret : la subtilité des détails. Tout ce qui était évasif, qu'on ne voulait pas exactement que les autres sache. C'était pourtant la chose la plus importante à connaître, puisque c'est en sachant le fond des choses qu'on arrivait à mieux juger sa propre conduite.

Et le voilà qui avait foirer. Le voila pris au piège, entouré de gens qu'il avait connu et qui le connaissait comme un humain parmis tant d'autre. Il n'avait pas pu resté au cimetière. Il n'avait pas réussi à affronter ces sentiments. Oui. Il en avait. Mais refusait d'admettre qu'ils mennaient sa vie. On lui avait toujours dit que les émotions gâchait l'instinct, faussaient la réalité.

On lui avait toujours dit que passion et raison ne rimaient à rien. On lui avait toujours dit que c'était dans l'abstraction d'émotions qu'on devenait plus fort, qu'on arrivait à mieux combattre chaque jour de la vie. Sa mère le lui disait, mais était si nostalgique de la relation avec son époux, que Ren avait toujours eut du mal à la croire. Il savait pertinemment qu'il était plus que difficile (pas impossible mais...) de controler ses émotions au lieu du contraire. Et on arrivait à de bien grandes choses dans ces moments.

Mais pas aujourd'hui. Arrivé sur le toit de l'école, il pleuvait encore plus fort. Une pluie froide, qui imbibait ses vêtements et sa peau jusqu'aux os. Il se coucha sur le toit, les bras en croix, les yeux fermés. Il retira ses lunettes et les lanca à côté de lui. Le tonerre rageait. Le visage de Ren se tordit en une sorte de douleur... et il se mit à pleurer toutes les larmes de son corps, parcourru de tremblement et de hoquet.

Aleera avait courru jusqu'au pensionnat. Rendue dans le hall, elle regarda autour d'elle; il fallait qu'elle retrouve Ren. Il y avait des traces de pas mouillées mais elles semblaient s'estomper un peu plus loin. Elle se dirigea vers les dortoirs, pensant que l'homme s'était réfugié dans ses appartement...mais il n'y était pas. Elle alla voir à l'infirmerie...non plus.

Tout à coup, elle croisa un élèves qui lui dit qu'il avait vu l'infirmier se diriger vers l'escalier menant au toit. Sans perdre une seconde, elle monta deux par deux les nombreuses marches de l'escalier et arriva finalement jusqu'au toit, épuisée et essouflée. Elle se pencha, prenant appui sur ses genoux pour souffler un peu. Elle se redressa et chercha l'homme du regard.

La pluie battante tombait drue, ce qui rendait la visibilité presque nulle. Elle était trempée jusqu'aux os...maudit pluie froide. Elle remarqua une silhouette parterre, un peu plus loin...Elle se précipita à ses côtés, craignant qu'il fut blessé.

Elle se pencha au-dessus et remarqua qu'il pleurait à chaude larme. Elle appuya sa tête contre la sienne et posa une main contre sa joue, dans une tentative ultime de le consoler.

"Chut......"

Elle chuchota ce simple mot près de son oreille. Elle continua d'une voix tremblante qu'elle voulait réconfortante...sans succès:

"Qu'est-ce qui ne va pas?"

Elle osa lui poser cette question...à vrai dire, elle avait vu qu'il était triste mais quelle en était la cause? C'était surement plus que le fait qu'elle ne lui ait pas dit son secret....

Avec la pluie qui tombait à torrent, Ren n'avait pas entendu Aleera arriver. Ca le surprit énormément de voir son visage, entouré de ces cheveux trempés, se pencher sur lui. Qu'est-ce qu'elle était belle. Il voulait qu'elle s'en aie. Il ne voulait plus la voir. Il voulait être seul. Il la détestait. Il se détestait. Il en voulait au monde en entier. Pourquoi ? Simplement car il était histérique. Il voulait qu'elle parte, mais qu'elle reste. Il voulait la serrer dans ses bras et se faire consoller. Il voulait qu'elle continue de lui murmurer des trucs à l'oreille pour toujours... mais c'était à l'oreille de nathan que son coeur soupirerait à jamais.

Quand elle lui demanda ce qui n'allait pas, ses sanglots et ses larmes redoublèrent. Elle le faisait expres ou quoi ? Mais elle non plus ne semblait pas tout a fait sereine et heureuse.

Il l'attrappa dans ses bras et la tirra contre lui, la serrant de son plus fort. Son menton dans le creux de son épaule, les cheveux de la jeune femme dans son visage. Il la serra contre lui, comme un enfant peiné qui se ferait consollé par sa maman. Il avait besoin de réconfort.

Aleera se laissa attirer contre l'homme. La sensation qui lui tordait les entrailles était terrible. Mais elle ne pouvait mettre un nom dessus...regret? tristesse? pitié? ou quelque chose d'encore plus fort, de plus profond: l'amour?

Lorsqu'elle c'était retrouvée entre deux feux, dans le cimetière, l'évidence la frappa de plein fouet; elle aimait à la fois Nathan et Ren. Était-ce possible? Possible d'aimer deux personnes en même temps, sans préférence? Elle se sentit déchirée entre les deux hommes. Elle vouait aux deux, un amour passionné, sans équivoque. Mais comment gérer la situation sans blesser ni un ni l'autre? Devait-elle garder ses sentiments pour Ren secrets ou les lui révéler, au risque de blesser Nathan...Que c'était compliqué l'amour! Ca serait bien plus facile si l'on pouvait aimer sans limite de quantité.

Elle sentit ses yeux brûler tandis que les larmes se déversaient sur ses joues.

"Wake mo naku namida ga koboreta. Ima mo aishiteiru... aishiteiru!"

Elle prononça le dernier mot avec une infinie tendresse. Elle aurait bien put garder ses sentiments pour elle et se dévouer à Nathan mais elle regretterait Ren toute sa vie. Elle se sentait comme la fleur qui a besoin d'eau et de soleil. Enlevez-lui le soleil et elle dépérira.

Maintenant, les dés étaient jeter. Elle accepterait les conséquences de son aveu...et elle était prête à accepter tous les compromis, même si cela impliquait que Nathan renoue avec Richie.

Ima mo aishiteiru. Ces mots. Du japonais. Très bien prononcés. La pluie tombe. Les gouttes martèllent le sol. Chaque larme du ciel creuse le sillon de mon coeur. Ima mo aishiteiru. Une phrase japonaise. Prononcé innespérément. Il s'en veut. Il lui en veut. Ces mots... Des drôles de mots. Mots qu'on ne s'attend pas à entendre. Pas dans un moment pareil. On les espère. Mais on ne les attend pas. Ces mots. Mots qui veullent tout dire. Mot qui représentent quelque chose de si abstrait. Mot réjouissant. Mot souffrant. Elle. Aleera. Aleera Matthews. Elle venait de prononcer ces mots. Elle les avait dit. Elle me les avait dit à moi. Moi. Ren. Infirmier. Infirmier pour ce pensionnat. Pensionnat que le père légitime de cet enfant qu'elle portait dirigeait. Père avec lequel il avait eu une aventure. Aventure dont ils n'avaient parler à personne. Personne... mot qui résume les gens qui entourent Ren... Mais plus maintenant. Maintenant, il y avait elle. Elle, Aleera.

Ren se demandait. Avait-il rêvé ? Était-ce un fruit de son imagination ? Est-ce qu'il avait entendu ce qu'il aurait aimé entendre. C'était si confu. Tout était confu. Cette pluie qui ne tombait pas comme il faut. Ces nuages qui allaient dans le mauvais sens. Absurdités pardessus absurdités. Comme pleurer. Il pleurait. Sans arrêt. À chaude larme. Qui l'aurait cru ! Lui. Ren. Pleurer ? Impossible. Du moins, jusqu'à ce jour. Il lui murmura au creux de l'oreille «me too». Calme. Une voix lente. Plus de sanglot. Que du regret. Que de l'angoisse. Que de la peur. Toujours plus de nostalgie. Une voix un peu tremblante, mais qui se voulait toute fois sûr d'elle, rassurante. Chaude. Pleine de tendresse. Les yeux toujours bondés par les larmes, il prit Aleera et l'éloigna un peu de lui. Pour pouvoir la regarder bien en face. Pour pouvoir plonger le bleu de ses yeux au plus profond du vert des siens. Puis doucemen, il avanca sa tête pour dépauser un court, mais tendre baiser sur ces lèvres.

Alee avait l'impression d'être dans une autre réalité; elle ne sentait plus la pluie froide lui mordre la peau, elle ne semblait même plus consciente du fait qu'ils étaient tous deux trempés jusqu'au os. Tout ce qui importait était ses lèvres. Ses lèvres chaudes, posés légèrement contre les siennes. Une chaleur si agréable. Des lèvres au goût salé à cause des larmes.

Elle-même sentit une larmes lui brûler la joue mais elle se mêla rapidement aux larmes du ciel.

Tout à coup, un éclair déchira le ciel, suivit de peu par le tonnerre. Aleera releva rapidement la tête; elle avait été tirée de ses rêveries et ramenée brutalement à la réalité. Elle tremblait à cause du froid. Ses cheveux collés sur son visage, elle reporta son attention sur Ren et avec des yeux terrifiés et une voix tremblotante, elle lui dit:

"Viens, allons nous mettre au chaud. Nous allons attraper notre coup de mort!"

Les mots mirent du temps à se rendre au cerveau de Ren. Il était trop occupé à contempler en détail chaque facette, chaque courbe, chaque plis, chaque grin de la peau du visage d'Aleera, éclairé par les éclaires. Il hésitait entre déduire que la scène était térriblement romantique ou terriblement tragique. Quoi que, les deux points se rejoignaient toujours en quelque part ! Il fallait aussi être réaliste. Aleera devait être terriblement confuse pour dire à Ren qu'elle l'aimait, puisqu'elle attendait un enfant de Nathan. Tout semblait tres étranges aux yeux de l'asiatique. Elle semblait honteuse plutôt d'annoncer qu'elle attendait un enfant. Surtout si l'on pense que la naissance d'un être est toujours une réjouissance. Du moins, l'est toujours dans les cas normaux, mais ce n'était pas un cas normal.

Toutes ces pensées traversèrent son esprit, mais il n'y porta pas réellement attention, car Aleera lui suggéra d'aller se mettre au chaud. Même s'ils gelaient, même s'ils étaient trempés jusqu'aux os, même s'ils pleuraient tout les deux sous un ciel orageux, Ren aurait passé une éternité à vivre ce moment. Mais il est également vrai que la chaleur commencait à lui manqué. Tranquillement, il se releva, prenant Aleera dans ses bras, à la manière d'une mariée. Soudainement, il semblait fort. Il semblait prêt à foncer dans la vie. Quelques larmes perlaient encore sur ses joues, mais il ne pleurait plus. Son regard était sévère, son visage de marbre. Mais l'on pouvait ressentir l'infinie tendresse se répendre à des kilomètre à la ronde.

------ Dortoir de Ren

[ pas eu le temps de créer le topic]